Le Darfour replonge dans l’horreur. Plus de 400 civils auraient été tués entre jeudi 10 et samedi 12 avril lors d’attaques massives menées par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), selon des sources crédibles relayées par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
Un carnage sous-estimé
L’ONU, qui n’a pu vérifier qu’une partie des faits, parle de 148 morts confirmés, tout en précisant que le bilan réel est « bien plus élevé ». Et ces chiffres n’incluent même pas les violences survenues dimanche. En ligne de mire : El-Facher, la dernière capitale régionale échappant aux FSR, prise d’assaut aux côtés des camps de déplacés de Zamzam et Abou Shouk.
Une attaque systématique, un silence accablant
Depuis mai 2023, El-Facher est assiégée. Ces dernières attaques, terrestres et aériennes, ciblent ouvertement des zones civiles. Pour Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits de l’homme, il s’agit d’un « coût direct de l’inaction de la communauté internationale », malgré des alertes répétées sur les risques pour les populations.
Crise humanitaire et dérive ethnique
Les conséquences sont dramatiques. Les structures humanitaires sont débordées, la ville est coupée de l’aide, et le risque d’attaques à motivation ethnique s’accroît. Selon M. Türk, les FSR ont une responsabilité claire : « protéger les civils, permettre leur évacuation en toute sécurité, et éviter les représailles communautaires ».
Un appel à la désescalade
Le Haut-Commissaire exhorte « toutes les parties au conflit » à mettre fin aux hostilités, et appelle à l’action ceux qui ont de l’influence dans la région. Mais face à l’ampleur du drame, la réponse du monde reste à venir.