Lecture 03 min. Publié le 04 novembre 2025
L’ombre de Donald Trump plane désormais sur Tesla.
En soutenant ouvertement le candidat républicain et en multipliant les déclarations polémiques, Elon Musk a fragilisé l’empire qu’il a bâti.
Selon une étude du National Bureau of Economic Research (NBER), le patron de Tesla aurait perdu plus d’un million de ventes en deux ans à cause de ses prises de position politiques.
Un choc économique et symbolique pour la marque la plus iconique de la transition écologique.
La dérive politique qui plombe Tesla
Tout commence en octobre 2022, lorsque Musk décide d’afficher publiquement son soutien à Donald Trump.
Deux ans plus tard, il devient même l’un des principaux bailleurs de sa campagne, injectant 300 millions de dollars dans l’appareil républicain.
Dans le même temps, il s’affiche aux côtés de l’extrême droite européenne, en Grande-Bretagne et en Allemagne, et multiplie les provocations sur les réseaux sociaux jusqu’à effectuer un salut controversé lors d’un meeting.
Pour François Lenglet, journaliste économique,
« L’irruption d’Elon Musk en politique a eu un coût considérable pour Tesla. »
Les chiffres lui donnent raison : l’entreprise a perdu entre un et 1,2 million de ventes entre 2022 et 2025.
Sans ces prises de position, les économistes estiment que les ventes auraient pu augmenter de près de 70 %.
Des concurrents qui profitent du chaos
La perte de Tesla a fait le bonheur des autres.
Les ventes de ses rivaux directs, notamment BYD, Volkswagen et Ford, ont progressé de 17 à 22 % sur la même période.
Pour les chercheurs de Yale, il s’agit d’un effet direct de la politisation du patron de Tesla : une partie de ses clients a tout simplement déserté la marque.
Conséquence collatérale : le plan climatique de la Californie dont Tesla était un pilier accuse désormais un retard significatif dans ses objectifs de réduction d’émissions.
Une erreur de marketing plus que de conviction
Musk, qui se voulait l’icône de la technologie verte, a oublié qui achetait ses voitures.
Sa base de clients jeunes, urbains, progressistes n’a pas supporté son virage idéologique.
« Ces consommateurs ne voulaient pas être associés à ses choix politiques », analyse François Lenglet.
« Ils n’achetaient pas seulement une voiture, mais une vision du futur. »
Cette fracture entre le PDG et son public historique a transformé une entreprise modèle en symbole de polarisation.
Pour beaucoup, Tesla n’est plus une marque d’innovation, mais une bannière politique.
Tesla en déclin, Musk déjà ailleurs
Pendant que les ventes plongent, la gamme de Tesla vieillit.
Certains modèles datent de plus de quinze ans, et les nouveautés se font rares.
Les analystes redoutent que la marque automobile ne soit bientôt cédée, Musk concentrant désormais ses efforts sur les robots-taxis et l’intelligence artificielle.
Un basculement stratégique assumé : « La voiture n’était que le début », répète-t-il à ses investisseurs.
Pourtant, la Bourse continue d’y croire : la valorisation de Tesla atteint 1 500 milliards de dollars, preuve que la foi des marchés en Musk demeure intacte pour l’instant.
Le visionnaire et le politique
Elon Musk restera dans l’histoire comme l’homme qui a rendu la voiture électrique séduisante et rentable.
Mais son incursion dans la politique aura laissé des traces profondes.
En troquant la neutralité de l’entrepreneur pour les passions du militant, il a brouillé son image et affaibli son empire.
Paul Lamier Grandes Lignes












