Lecture 04 min. Publié le 16 octobre 2025 à 21h42
Donald Trump a confirmé qu’il rencontrerait Vladimir Poutine à Budapest, après un entretien téléphonique jugé « constructif ». Cette rencontre annoncée, la première depuis leur échange en Alaska en août, vise à explorer une possible sortie de guerre en Ukraine mais elle soulève autant d’espoirs que d’inquiétudes.
Une rencontre à haut risque diplomatique
C’est sur Truth Social que Donald Trump a officialisé la nouvelle : lui et Vladimir Poutine se verront à Budapest, capitale de la Hongrie. « De grands progrès ont été faits », a-t-il affirmé, annonçant la tenue préalable de discussions entre les conseillers des deux camps, dirigées par le secrétaire d’État américain Marco Rubio.
Ce rendez-vous marque un tournant dans la stratégie américaine vis-à-vis du Kremlin, alors que Washington cherche à relancer le dialogue tout en maintenant son soutien militaire à Kiev.
Pour Trump, cette rencontre s’inscrit dans une logique de “diplomatie personnelle”, fidèle à son style : négocier directement avec les dirigeants adverses, quitte à désarçonner les chancelleries occidentales.
Les missiles Tomahawk au cœur des tensions
Cette annonce intervient alors que le président américain doit rencontrer Volodymyr Zelensky. Le dirigeant ukrainien plaide pour la livraison de missiles de croisière Tomahawk, capables de frapper en profondeur le territoire russe un scénario que Moscou considère comme une « ligne rouge ».
Le Kremlin a d’ores et déjà prévenu : toute fourniture de ces armes à Kiev serait une « escalade grave ».
Dans les faits, la Russie multiplie ces derniers jours les frappes contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes : plus de 300 drones et 37 missiles ont été lancés dans la nuit de mercredi à jeudi, selon Kiev.
Trump, fidèle à sa posture d’imprévisibilité, souffle le chaud et le froid. Il a qualifié les Tomahawk d’« étape agressive » tout en promettant de « prendre une décision » après son entretien avec Zelensky.
Poutine, entre calcul et opportunisme
Pour Vladimir Poutine, cette rencontre est une opportunité politique. Après deux ans et demi de guerre, le président russe cherche à exploiter les divisions occidentales et à apparaître comme un interlocuteur incontournable face à un Trump plus conciliant que ses prédécesseurs.
La Hongrie, dirigée par Viktor Orbán allié déclaré de Poutine et proche de Trump, offre un terrain symbolique : une capitale européenne, mais politiquement décalée du consensus atlantiste.
Une diplomatie sous tension
Si l’objectif affiché est la paix, l’équation reste périlleuse.
Trump revendique sa capacité à « mettre fin à cette guerre », mais ses alliés craignent qu’il ne concède trop à Moscou, au risque de fragiliser l’Ukraine et l’équilibre européen.
D’autant que le président américain, qui entretient une relation personnelle avec Poutine, a récemment affirmé être « déçu » par son homologue, accusé de ne pas vouloir cesser les hostilités.
Les chancelleries occidentales observent avec prudence cette initiative qui, si elle échoue, pourrait relancer la guerre diplomatique entre Washington et Moscou.
Adonis Kanga Grandes Lignes












