La guerre commerciale entre Washington et Pékin reprend une dimension confuse. Donald Trump a affirmé jeudi que des négociations tarifaires avec la Chine étaient en cours, mais Pékin a officiellement démenti toute discussion.
Plus tôt dans la journée, le porte-parole du ministère chinois du Commerce, He Yadong, a balayé les spéculations :
« Il n’y a actuellement aucune négociation commerciale entre la Chine et les États-Unis. Toute information contraire est sans fondement. »
Un changement de ton côté américain
Malgré ce démenti, Donald Trump a évoqué une réduction « substantielle » des droits de douane américains imposés aux produits chinois sans pour autant lever totalement les barrières. Actuellement, ces taxes atteignent 145 %, contre 125 % de riposte chinoise sur les biens américains.
Selon des sources citées par le Wall Street Journal, l’administration Trump envisagerait d’abaisser les tarifs à un niveau compris entre 50 et 65 %, dans l’espoir de relancer le dialogue économique. Mais Pékin pose ses conditions : la levée complète des mesures unilatérales et un retour à des discussions « d’égal à égal ».
Tensions commerciales, enjeux politiques
Dans un message publié sur Truth Social, Donald Trump a continué de critiquer Pékin, l’accusant de ne pas honorer ses achats d’avions chez Boeing et de laisser transiter le fentanyl vers les États-Unis. Une attaque supplémentaire alors même qu’il souhaite calmer la guerre commerciale en cours.
Pour mémoire, Trump a récemment imposé de nouveaux tarifs douaniers sur les produits chinois, mais aussi sur ceux du Canada et du Mexique, en lien avec le trafic de fentanyl.
Les marchés rassurés… malgré tout
Les marchés financiers ont néanmoins accueilli ces signaux de « désescalade » avec optimisme. À Wall Street, le S&P 500 a progressé de 2 % jeudi, porté par les valeurs technologiques. En Europe, l’Euro Stoxx 600 et le DAX allemand signaient leur deuxième semaine de hausse consécutive. En Asie, le Nikkei 225 et le Hang Seng ont rebondi, récupérant une partie des pertes subies début avril.
Malgré l’incertitude sur la réalité des pourparlers, le ton plus conciliant de Donald Trump vis-à-vis de la Chine et de la Réserve fédérale a suffi à renforcer l’appétit pour le risque.
Pendant ce temps, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, poursuivrait discrètement des échanges bilatéraux. De son côté, la Banque populaire de Chine réaffirme sa volonté de soutenir l’économie nationale par une politique monétaire accommodante.
Paul Lamier, Grandes Lignes