Sur la route de l’Asie, Donald Trump a rencontré l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, et son Premier ministre, pour évoquer le fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Une escale hautement stratégique dans la diplomatie américaine au Moyen-Orient.

En route pour la Malaisie, première étape de sa tournée asiatique, le président américain Donald Trump a marqué une halte diplomatique à Doha samedi. Son avion, Air Force One, s’est posé sur la base d’Al-Oudeid, siège du commandement régional des forces américaines et point névralgique des opérations au Moyen-Orient.

L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, et le Premier ministre Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, sont montés à bord de l’avion présidentiel pour un entretien confidentiel centré sur le maintien de la trêve à Gaza.

Un rôle central pour le Qatar dans la médiation

Donald Trump a salué le rôle de l’émirat dans la stabilisation du Proche-Orient.

« Nous avons fait une paix incroyable au Moyen-Orient, et ils ont été un facteur très important dans cela », a-t-il déclaré, avant d’ajouter sur sa plateforme Truth Social : « Nous avons une paix très forte au Moyen-Orient, et je crois qu’elle a une bonne chance d’être éternelle. »

Le secrétaire d’État Marco Rubio, de retour d’une mission à Jérusalem, assistait à la réunion. Washington espère que le Qatar, en coordination avec la Turquie et l’Égypte, continuera de jouer son rôle de médiateur dans la mise en œuvre du plan Trump pour Gaza, qui prévoit une stabilisation durable et la création d’une force de sécurité conjointe.

Un cessez-le-feu sous haute tension

Mais sur le terrain, la trêve demeure fragile. Alors que le Hamas tarde à restituer à Israël les dépouilles de plusieurs otages, le président américain a reconnu la complexité de la situation : « Certaines dépouilles sont difficiles à atteindre. Mais ils peuvent en rendre d’autres maintenant, et pour certaines raisons, ils ne le font pas », a indiqué Donald Trump, appelant toutes les parties à respecter leurs engagements.

Quelques heures seulement avant la rencontre, l’armée israélienne a mené une frappe ciblée à Gaza contre un membre présumé du Jihad islamique, illustrant la précarité du cessez-le-feu négocié par Doha.

La diplomatie qatarie, pilier du plan Trump

Le Qatar, fidèle partenaire de Washington et allié de la Turquie, reste un acteur clé du plan de paix américain.

L’émir a reçu cette semaine le président turc Recep Tayyip Erdogan pour évoquer les prochaines étapes de l’accord, notamment la création d’une autorité de sécurité à Gaza et le sort du Hamas après deux ans de guerre.

Depuis le début du conflit, le Premier ministre qatari a été l’un des principaux négociateurs entre Israël, le Hamas et les États-Unis, jouant un rôle essentiel dans les discussions humanitaires et politiques.

Une escale qui illustre la nouvelle méthode Trump

Cette rencontre improvisée à bord d’Air Force One illustre le style diplomatique singulier du président américain : rapide, direct, et centré sur les rapports de force.

Pour la Maison-Blanche, le cessez-le-feu à Gaza constitue une victoire symbolique à préserver à tout prix avant la reprise des tensions.

Paul Lamier Grandes Lignes avec (AFP)