La Maison Blanche a accueilli pour la deuxième fois en moins de 24 heures le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Donald Trump, revenu à la présidence, intensifie la pression pour arracher un accord de cessez-le-feu à Gaza. L’objectif : mettre fin à une guerre qui dure depuis près de deux ans.

Un second tête-à-tête en 24 heures

Mardi 8 juillet, Donald Trump a de nouveau reçu Benyamin Netanyahou à la Maison Blanche. C’est la seconde rencontre entre les deux hommes en l’espace d’une journée, dans le cadre des efforts américains pour parvenir à une issue négociée au conflit israélo-palestinien.

« Il va venir plus tard. Je dirais que nous allons parler presque exclusivement de Gaza », avait déclaré le président américain en amont du rendez-vous. « Il faut que l’on trouve une solution. C’est une tragédie. »

Ces discussions interviennent alors que les négociateurs qataris, médiateurs des pourparlers entre Israël et le Hamas à Doha, ont appelé à la patience. Le conseiller spécial de la Maison Blanche, Steve Witkoff, a malgré tout fait part de son optimisme : « Nous espérons qu’à la fin de la semaine, nous aurons un accord qui nous amènera à un cessez-le-feu de 60 jours », a-t-il déclaré.

Un plan de trêve en discussion

Selon les éléments avancés par Washington, l’accord en cours de négociation prévoirait la libération de dix otages israéliens encore en vie et la restitution des corps de neuf autres, en échange de la libération de prisonniers palestiniens. Sur les 251 personnes enlevées par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre 2023, 49 sont toujours détenues, dont 27 seraient mortes selon l’armée israélienne.

Le Qatar, qui accueille les pourparlers, a confirmé que les discussions avec les deux délégations se poursuivent « séparément », et que « davantage de temps » serait nécessaire pour définir un cadre d’accord.

Une situation toujours explosive sur le terrain

Pendant ce temps, la guerre se poursuit. Mardi, les autorités de Gaza ont fait état de 29 morts dans de nouvelles frappes israéliennes. À la frontière nord d’Israël, une frappe près de Tripoli au Liban a causé la mort de trois personnes, Israël affirmant avoir visé un militant du Hamas. C’est la première attaque dans la région depuis l’accord de cessez-le-feu de novembre avec le Hezbollah.

La question du retrait israélien de Gaza reste l’un des principaux points de friction. Une source palestinienne proche du dossier indique que les discussions en cours portent aussi sur les conditions d’acheminement de l’aide humanitaire. Pourtant, lundi soir, Benyamin Netanyahou a martelé qu’Israël conserverait « toujours » le contrôle sécuritaire de la bande de Gaza.

La position de Washington sur la ligne de crête

L’administration Trump tente d’arbitrer entre le soutien traditionnel des États-Unis à Israël et la nécessité de restaurer un minimum de stabilité au Proche-Orient. Le président américain, qui souhaite afficher un succès diplomatique à l’approche de l’élection présidentielle, mise sur une résolution partielle du conflit et sur la libération des otages comme levier de communication politique.

Mais le contexte reste délicat. La guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas en octobre 2023, a plongé Gaza dans une crise humanitaire sans précédent. Et les tensions régionales du Liban au Yémen ne cessent de compliquer les tentatives de désescalade.

Reste à voir si les efforts diplomatiques en cours aboutiront à un accord de trêve durable. Malgré l’espoir exprimé à Washington, le scepticisme demeure : la précédente trêve, conclue début 2025, n’avait tenu que quelques semaines.

En multipliant les échanges avec Benyamin Netanyahou, Donald Trump cherche à s’imposer comme un artisan de paix. Mais dans une guerre désormais enracinée dans la durée, chaque avancée reste fragile, suspendue à un équilibre instable entre pressions militaires et luttes d’influence régionales.

Paul Lamier Grandes Lignes