Après un appel téléphonique tendu avec Vladimir Poutine, le président américain Donald Trump hausse le ton. À bord d’Air Force One, il évoque sa frustration, la possibilité de nouvelles sanctions contre la Russie, et un échange « stratégique » avec l’Ukraine alors que la guerre franchit un nouveau cap.

Vendredi soir, dans une déclaration inattendue depuis Air Force One, le président américain Donald Trump a vivement critiqué son homologue russe, affirmant que Vladimir Poutine « veut aller jusqu’au bout, juste continuer à tuer des gens ». Cette sortie fait suite à un entretien téléphonique tendu entre les deux dirigeants, intervenu la veille.

« Je vous ai dit que j’étais très mécontent de ma conversation avec le président Poutine. Il veut juste continuer à tuer des gens, ce n’est pas bien », a lancé Trump devant des journalistes, visiblement frustré par l’absence de progrès sur le front diplomatique.

Malgré plusieurs mois d’efforts pour convaincre Moscou de mettre fin à la guerre, Trump reconnaît que le dialogue semble dans une impasse. Il a également évoqué l’éventualité d’un durcissement des sanctions américaines contre la Russie, une option jusqu’ici écartée dans l’espoir d’obtenir des concessions.

« Nous parlons beaucoup des sanctions. Il comprend que cela pourrait arriver », a-t-il déclaré, sans confirmer si de nouvelles mesures étaient imminentes.

Soutien renforcé à l’Ukraine : Patriot et coordination avec Berlin

Quelques heures avant cette déclaration, Trump avait aussi eu un échange avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Un appel qualifié de « très stratégique » par le locataire de la Maison Blanche, alors que l’Ukraine vient de subir la plus grande attaque de missiles et de drones depuis le début de l’invasion russe en février 2022.

Zelensky a déclaré que les deux dirigeants s’étaient entendus sur la nécessité de renforcer les défenses aériennes ukrainiennes, en particulier via l’envoi de systèmes Patriot, alors que les cibles civiles se multiplient.

Dans le même esprit, Trump a évoqué un appel distinct avec le chancelier allemand Friedrich Merz au sujet de la livraison potentielle de ces systèmes.

« Il [Merz] estime qu’ils doivent être protégés », a rapporté Trump, sans confirmer toutefois si les États-Unis s’engageaient formellement à livrer de nouveaux équipements.

Une pression qui monte, mais des options limitées

Alors que les pressions politiques internes et internationales s’intensifient pour pousser Washington à agir plus fermement, Trump semble tiraillé entre sa volonté de maintenir un canal de discussion ouvert avec le Kremlin et la nécessité de répondre à l’escalade sur le terrain.

Ses déclarations tranchent avec son attitude des mois précédents, où il avait opté pour une ligne plus prudente. Désormais, face à une Russie inflexible et une Ukraine en alerte maximale, la Maison Blanche pourrait revoir sa stratégie.