À Kinshasa, l’atmosphère se tend au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), alors que le pouvoir semble clairement vouloir écarter Augustin Kabuya de toutes les sphères décisionnelles du parti. L’ancien secrétaire général, longtemps considéré comme un fidèle parmi les fidèles du président Félix Tshisekedi, vient d’être interdit d’accès à la permanence du parti, dans la foulée de sa déchéance actée par le Conseil de Discipline.
Cette décision, loin d’être purement disciplinaire, semble s’inscrire dans une manœuvre politique plus large : celle d’un chef de l’État qui veut resserrer les rangs autour d’un noyau loyal, en vue de la consolidation de son autorité au sein du parti présidentiel. En clair, Kabuya n’est plus en odeur de sainteté.
La réunion dirigée par Maître Joseph Lokuli Lijokaki, président de la Commission Nationale de Discipline, a été présentée comme un exercice de maintien de l’ordre interne. Mais le message est sans ambiguïté : Augustin Kabuya n’est plus le bienvenu. La fermeture de la permanence du parti à sa personne est un signal fort, interprété par certains analystes comme une rupture définitive entre Tshisekedi et celui qui fut un temps son homme de confiance.
Alors que le parti cherche à se repositionner stratégiquement pour les prochaines échéances électorales, cette exclusion marque une nouvelle étape dans la recomposition interne de l’UDPS. Derrière les appels à la cohésion et à la discipline, une purge semble bel et bien en cours.