Dans un courrier adressé à Paul Biya, le président français admet les violences commises par l’armée française avant et après l’indépendance camerounaise.
Paris – Yaoundé Emmanuel Macron a officiellement reconnu que la France avait mené « une guerre » au Cameroun contre des mouvements insurrectionnels, avant et après l’indépendance de 1960. Dans une lettre adressée au président camerounais Paul Biya et rendue publique mardi 12 août, le chef de l’État français « assume le rôle et la responsabilité de la France » dans ce conflit, marqué par de « violences répressives » commises par les autorités coloniales et l’armée française.
Une guerre prolongée après l’indépendance
Ce courrier, daté du 30 juillet, revient sur l’engagement français au Cameroun entre 1945 et 1971. Emmanuel Macron y reconnaît que les violences ne se sont pas arrêtées avec l’indépendance en 1960 : elles ont perduré, avec le soutien de Paris aux opérations menées par les autorités camerounaises nouvellement indépendantes.
Le président évoque « des violences de nature multiple » ayant visé les insurgés et les populations civiles, dans le cadre d’une guerre longtemps minimisée ou passée sous silence dans l’histoire officielle française.
Cette prise de position marque une nouvelle étape dans le processus de reconnaissance des violences liées à la colonisation française en Afrique, après celles déjà exprimées sur l’Algérie et le Rwanda.












