Dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre l’Ukraine, la Chine et les États-Unis, le président ukrainien Volodymyr Zelensky relance les accusations : plus de 150 ressortissants chinois combattraient actuellement aux côtés des forces russes sur le sol ukrainien.
Une déclaration qui intervient seulement quelques heures après que Pékin a qualifié ces allégations de “sans fondement”. Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué qu’il “vérifiait la situation”, tout en niant toute implication étendue de ses citoyens dans la guerre en Ukraine.
Une guerre qui dépasse désormais les frontières russo-ukrainiennes
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, M. Zelensky a affirmé que l’armée ukrainienne avait capturé deux combattants chinois, et que des dizaines d’autres avaient été identifiés. Il a accompagné sa déclaration d’une vidéo présentant, selon ses services, l’interrogatoire des deux captifs.
Le président ukrainien précise toutefois ne pas accuser la Chine d’avoir envoyé directement ces hommes en Ukraine, contrairement à la Corée du Nord, mais estime que Pékin serait informé des recrutements opérés par Moscou sur ses ressortissants via les réseaux sociaux.
Pékin rejette, mais Washington s’inquiète
Du côté chinois, la réaction est restée mesurée. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lin Jian, a insisté sur la neutralité de la Chine dans le conflit ukrainien, tout en rappelant que les citoyens chinois avaient été formellement priés de ne pas s’impliquer dans des conflits armés étrangers.

Les États-Unis, en revanche, ont haussé le ton. Tammy Bruce, porte-parole du département d’État, a qualifié ces révélations de « profondément troublantes » et rappelé que la Chine restait un soutien actif de l’effort de guerre russe, notamment via la livraison de technologies duales et d’un appui économique massif. Pékin achète notamment du pétrole russe à grande échelle, contournant les sanctions et le plafonnement des prix mis en place par Washington et ses alliés.
Escalade commerciale entre Washington et Pékin
Dans ce climat tendu, les États-Unis ont annoncé cette semaine une hausse des droits de douane sur tous les produits chinois, de 104 à 125 %, en réaction à une nouvelle vague de taxes de rétorsion imposées par Pékin. Une mesure que le président Trump a justifiée comme nécessaire face à ce qu’il qualifie d’« alliance croissante entre deux puissances nucléaires autoritaires ».
Des mercenaires dans un guerre mondialisée
La présence de combattants étrangers n’est pas une nouveauté dans cette guerre. Des volontaires et mercenaires originaires d’Europe, d’Amérique latine, d’Afrique ou d’Asie ont rejoint les deux camps depuis le début du conflit. La Russie aurait même récemment fait appel à des soldats nord-coréens, selon plusieurs services de renseignement occidentaux.
Mais la présence de ressortissants chinois sur la ligne de front, bien qu’encore largement non documentée dans les médias d’État chinois, ouvre une nouvelle séquence : celle d’une guerre où les alliances informelles, les réseaux transnationaux et les zones grises du mercenariat brouillent les responsabilités officielles.
Pour Zelensky, cette évolution ne laisse aucun doute : « La participation de citoyens chinois sur notre territoire constitue une nouvelle preuve que Moscou ne cherche pas la paix, mais la prolongation du conflit, à tout prix. »