L’Église catholique entre dans une nouvelle ère. Le jeudi 9 mai, Robert Francis Prevost, 69 ans, a été élu pape sous le nom de Léon XIV, devenant ainsi le premier pontife américain de l’histoire de l’Église. Depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, il a prononcé ses premières paroles, appelant le monde à rechercher la paix et à ne pas oublier ceux qui souffrent.

Chronologie : de Chicago au Vatican

• 1956 : Naissance de Robert Francis Prevost à Chicago, aux États-Unis.
  
• 1982 : Ordonné prêtre à 27 ans dans l’Ordre de Saint Augustin.
  
• Années 1980-2000 : Missionnaire au Pérou, où il devient évêque et citoyen naturalisé.
  
• 2001 : Nommé supérieur général de l’Ordre de Saint Augustin, il visite des communautés religieuses dans le monde entier.
  
• 2020 : Devient préfet du Dicastère pour les évêques, l’un des postes les plus influents du Vatican.
  
• 2025 : Élu pape sous le nom de Léon XIV lors d’un conclave de deux jours, devenant le premier pape américain de l’histoire de l’Église catholique.
  

Un parcours entre l’Amérique et l’Église universelle

Né à Chicago, Robert Francis Prevost a passé une grande partie de sa vie en dehors des États-Unis. Membre de l’Ordre de Saint Augustin, il a d’abord été missionnaire au Pérou, où il a servi pendant deux décennies en tant que prêtre, enseignant, et finalement évêque.

Son engagement au Pérou lui a permis de se rapprocher des réalités de terrain et de comprendre les défis sociaux de l’Amérique latine. Il a ensuite dirigé son ordre religieux à l’échelle mondiale, avant de prendre la tête du Dicastère pour les évêques au Vatican, où il supervisait la nomination des évêques dans le monde entier.

Un style pastoral mais ferme

Discret et réservé, Léon XIV se distingue par son sens de l’écoute et sa proximité avec les fidèles. Pourtant, il n’hésite pas à défendre des positions fermes. En 2012, il critiquait l’influence des médias occidentaux, déplorant une « sympathie pour les pratiques contraires à l’Évangile », notamment les unions de même sexe.

Pourtant, il s’est également opposé aux courants conservateurs les plus radicaux aux États-Unis, rejetant l’idée d’un catholicisme militant prôné par l’administration Trump. En tant que pape, il pourrait s’affirmer comme un modéré, prêt à dialoguer mais ferme sur les principes.

Un conclave rapide, mais décisif

Léon XIV a été élu lors d’un conclave qui a débuté le 7 mai et s’est conclu en deux jours seulement. Les 133 cardinaux électeurs, venus de 70 pays, ont trouvé un consensus sans prolonger les délibérations. Avec 108 de ces électeurs nommés par François, l’influence de son prédécesseur a été déterminante.

Ce conclave rejoint les plus courts de l’histoire moderne de l’Église, dans la lignée de celui de 2013 où François avait été élu après seulement cinq tours de vote.

Les défis qui l’attendent

À la tête d’une Église de 1,4 milliard de fidèles, Léon XIV hérite de défis de taille :

• Réforme de la gouvernance : poursuivre ou réorienter le processus synodal initié par François.
  
• Place des femmes : répondre aux attentes de plus en plus fortes pour une reconnaissance accrue de leur rôle au sein de l’Église.
  
• Scandales d’abus sexuels : renforcer la transparence et la responsabilité pour restaurer la confiance des fidèles.
  
• Dialogue avec les communautés LGBTQ+ : clarifier sa position sur les unions de même sexe et l’inclusion.
  
• Tensions internes : gérer les divisions idéologiques entre conservateurs et progressistes.
  

L’arrivée de Léon XIV au sommet de l’Église catholique ouvre une nouvelle page. Américain d’origine, missionnaire de terrain et fin stratège des couloirs du Vatican, il incarne une figure à la fois enracinée dans la tradition et tournée vers l’avenir. En choisissant le nom de Léon XIV, il s’inscrit dans la lignée des papes historiques tout en promettant un pontificat au goût d’incertitude.

Parviendra-t-il à concilier les attentes des progressistes et des conservateurs ? Saura-t-il faire entendre la voix de l’Église dans un monde en mutation ?

Paul Lamier Grandes Lignes